Il y a si longtemps que la peinture est affaire d’atelier,
d’écoles, de galeries, de collectionneurs, de pouvoir. Les images, les mots
se sont multipliés sans plus d’explication. Peut-être plus de solitude. Ça
s’imagine en rêves oubliés, en espoirs volatilisés, disparus dans un temps
sans échelle.
Création disloquée, mystérieuse, dialogue en construction, équilibre
improbable, quête de plaisir renouvelé, à renouveler et jamais terminé,
comme inutile.
Couleurs d’envies ou même ce que parfois les peintres appellent des idées,
multitudes balayées par le ressac au rythme du battement binaire du cœur.
L’illusoire agitation de solitudes, traduites en dollars et regroupées en
petits tas cimaisés, avant d’être oublié chez nul part .
Moi je te dis, cela a à voir avec le magique, un
dialogue entre les mondes, le chamanique… de soliloqueuses sorties
des mémoires… Le geste, la matière, l’inconscient partagé ne connaît pas
les conceptuelles politiques ou théories ce ceux qui savent, décident pour
ceux qui créent…. L’art officiel doit être brûlé.
D’hasards insignifiants à signifiants, sans moulurer
le cerveau, sans espoir de retour, l’artiste a besoin. A ne pas comprendre
où vont ces fourmis géantes dans les herbes folles, il est là, équilibriste,
sur le fil de l’une d’elles. Avant, entre, pendant, de pulsion
en geste, dans un ailleurs bousculé par le chapeau d’un tube qui tombe par
terre. Loin des ambitions technologiques, asservissantes, comprimées,
conditionnant une sorte de produit achevé prédéterminé. L’artiste est là.
Il avance dans des silences tumultueux, il hurle, il pleure.
Dans un dialogue aux passages inconnus ou mille fois redécouverts, il
flirte entre amour et mort. L’artiste est là. C’est l’innocence des
neurones chimiquement purs qui font comme ils peuvent, chargés comme des
mules, à la recherche du regard de l’autre… Tu sais quand tu cherches les
yeux…
Depuis le temps que certains font des signes sur le sable de la plage, sur
la paroi des cavernes et autres appartements. Ils continuent et meurent…
Joseph
Dolo 05 novembre 2006 |