Claude Eloi est né
en 1949 à Castres. Du dessin plaisir de l’ado dans la marge de la copie à la
toile le passage se fait naturellement. Son cursus universitaire est
littéraire.
Sa première exposition n’est pas d’hier, 1975 au centre culturel de
Toulouse. En 1980 il monte à Paris, travaille la peinture et les tissus
imprimés. En 1984 et 1985 il crée et présente deux collections de vêtements
féminins peints. Jusqu’en 1989 Claude Eloi expose régulièrement en galerie,
tant à Paris qu’en province. De 1998 à 2003 il ouvre un commerce à Minorque
sans abandonner son travail artistique.
Un stupide accident détruit une grande partie de son œuvre. Les artistes que
Claude Eloi aime citer aujourd’hui et qui sont très certainement des
références dans sa démarche artistique sont Cézanne, Klee, de Staël,
Rothko…
A partir de 2003 c’est le retour à l’abstraction, aux petits formats, à la
sculpture, à la création d’objets, sans abandonner ses recherches anciennes…
Comme libéré par la destruction de son œuvre Eloi est gourmand, mélangeant
les techniques, intégrant son cher textile… Il est comme neuf.
Depuis 2003 il monologue sur la forme, la ligne, la couleur, la composition.
D’un simple bâton enfantin, de répétition en répétition, de variante en
variante, de jeux chromiques successifs, toujours en recherche, des séries
s’imposent avec force et cohérence. De formes minimalistes, lignes
colorées, bandes de couleurs, il en fait des œuvres riches complexes
jouant avec les matériaux. On comprend très vite que les frontières pour cet
artiste ne sont présentes que pour être violées.
Souvent les artistes dialoguent avec la vie et la mort. Claude Eloi
n’échappe pas à la règle. Son œuvre faite de signes aurait pu être des
graffitis sans signification. Bien au contraire il s’agit de marques, de
preuves, de traces de son existence. Certes il considère que ses peintures
lui échappent une fois créées, qu’elles ne lui appartiennent plus, qu’elles
ont leur propre autonomie. Néanmoins j’ai la conviction que lorsque Claude
aura rejoint les étoiles, il a comme le secret espoir que les yeux candides
d’un enfant pourront rêver sur quelques couleurs, quelques formes laissées,
par lui : Claude Eloi. Je ne pense pas que son travail soit gratuit. Il est
humble et mesure la dimension dérisoire de l’homme face à l’éternité. Ce
n’est pas pour autant que son regard d’enfant se soit terni avec les années,
bien au contraire.
J’aime particulièrement ses acryliques 2006/2007. Son écriture y est
presque expressionniste. J’aime ses gris, sa matière légère, profonde,
chargée en nuances, subtile, pénétrante. Peut-être ces peintures récentes ne
sont-t-elles qu’un passage ou le début d’une écriture moins abstraite, plus
viscérale. Ne pas savoir c’est le plaisir de l’incertitude, c’est aussi
l’envie de suivre l’œuvre de cet artiste.
Arrivé à maturité, Claude Eloi, cherche à renouer avec son enfance.
C’est un privilège d’artiste. Mais c’est aussi la preuve et la garantie
qu’il est toujours en mouvement, en renouvellement. Son œuvre comme à ses
débuts est toujours authentique. Claude Eloi est un vrai plaisir de
l’esprit !
Joseph Dolo 9 mai 2007
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