Alain Ponçon
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Je suis né en 1947 à Moigny, petit village au sud de Paris où mes parents étaient instituteurs. Je vis et travaille à Saint-Maur-sur-le-Loir (28), dans la maison familiale de ma mère.
Décédée quand j'avais l'âge de 6 ans, je me réfugie très tôt dans la couleur et le dessin. A 12 ans, mon père m'inscrit aux cours de l’école municipale de Beaux-Arts de Noisy-le-Grand.
A partir de 1965, j'échange régulièrement à Achères-la-Forêt avec Chomo, grand artiste, présenté à tort comme spécialiste de l'art brut. Sous son influence, je crée une série d'une cinquantaine de sculptures.
A partir de 1968, je rencontre des personnalités importantes du monde littéraire et musical parmi lesquels Pierre Mac Orlan. La fille du musicien belge Vieuxtemps organisera en 1970 notre première exposition avec mon ami et collègue peintre René Louis à la Ferté-sous-Jouarre (77).
Dès 1972 je produis des centaines d'encres et de nombreuses peintures a tempera, tout en cherchant des techniques nouvelles, sans jamais abandonner l'huile de mes débuts, à laquelle je me consacre de nouveau presque uniquement depuis 2000.
En 2003, je fonde le collectif Synchronicités avec Yona Livy, rebaptisé en 2006 : Synchronicales. Le concept trouve son origine dans les travaux du psychologue C.G. Jung qui fut le pionnier de la psychologie des profondeurs et consacra ses recherches aux synchronicités. J'ai donc imaginé rassembler des artistes ne se connaissant pas, trouvés sur internet, sans les connaître, en invoquant la poésie du hasard. Suit une série importante d’expositions. Depuis 2010 le concept est en sommeil..
En 2009 je participe en trio avec Bruno Antony et Véronique Wibaux à la création du collectif Nainchronicales, concept ludique de détournement de nains de jardin. La dernière exposition de ce groupe sera en juillet 2016 avec la création de la naincropole de Montjean sur Loire.

Depuis l'âge de 45 ans, je suis en état d'urgence, face au temps qui passe. Je travaille avec l'espoir désespéré de réaliser “quelques belles toiles”. J'utilise l'acrylique pour les sous-couches et l'huile pour les couches supérieures. Je n'ai jamais pu abandonner l'huile malgré le long temps de séchage. Cette lenteur ne suit pas toujours le rythme de la création mais permet le dialogue avec le tableau.
L'origine d'une peinture est complexe. Chaque peinture a son histoire. Mon grand livre de toiles suit une chronologie imprévue, chaotique, mais non dénuée de signification.
Si je suis constant dans la durée, car je travaille simultanément plusieurs séries qui s’étirent dans le temps, je suis très différent au fil de la journée, car j’ ai besoin de ruptures et passe ainsi d’une toile à l’ autre.
Cela commence par une envie qui se prolonge par quelques traces de fusain que je dessine ou efface au gré de mon ressenti, démarche déterminante pour la réussite de l’ œuvre, puis je superpose les couches de peinture, jusqu’à, parfois, saturer les couleurs.Assis dans mon fauteuil, je passe beaucoup de temps à écouter mes peintures. dans un mystérieux échange. J'attends qu'elles suscitent des envies, qu'elles m'aident à trouver une nouvelle énergie, un nouvel équilibre sur la toile.

J'aime faire un maximum de lectures de mes peintures ainsi réalisées, sans refuser pour autant l’ambiguïté . La réalisation d'un tableau peut prendre plusieurs mois ou quelques heures. Le temps ne fait rien à l'affaire.
La technique en perpétuelle évolution fait partie de mon plaisir d’artiste. Si je suis parfois porté par une inspiration subite venue d'ailleurs, le plus souvent je besogne. Plus je vieillis, plus je demande, plus je puise en moi Je me nourris de nuages et de vent, de rencontres qui m’aident à découvrir et à montrer ces humains  ordinaires et pourtant si extraordinaires  porteurs de solitude, de tendresse, d’émotions, de dérisoire, de rêves, de blessures connues et inconnues, tous soumis au temps qui passe.

Ainsi se trouvent posés, dans une forme de poètique, les thèmes sociétaux qui nous interrogent sur notre devenir, mais aussi les grands questionnements – aux réponses improbables- sur le sens de la vie.
Conscient des  bouleversements  mondiaux  qui nous projettent dans un avenir technologique, économique  voire culturel incertain – progrès ou  régressions dont on ne peut toujours déceler les contours - je  peins dans l’ombre de ma grotte…

Alain Ponçon 7 septembre 2016