Jacques ROUSSEL

Poèmes extraits de "Vers de Bohème"

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Quand on parle poésie

Si tu crèves d' ennui
Quand on parle ,, Poésie"
Il faut prendre cette dame
Un beau jour par la main
Et lui dire ,,Madame"
Sur un autre chemin
Nous pourrions musarder
On t'a souvent montrée
Maquillée, précieuse, sophistiquée
Enfermée dans des livres dorés
On a voulu faire de toi
Une femme du monde
Et le peuple ne t'a pas suivie
Dans ces salons où
Certains venaient là s'admirer
Pavoisant, s'affichant, caquetant
,,Madame'' à leurs côtés
Avec ces diseurs de poèmes
Sans coeur et sans âme
Vieux messieurs bien pensants
Parlant prix poétiques
Enlève donc ce manteau
Ce manteau ,,d'illusion"
Descends donc dans la rue
Quitte un peu ces salons
Fais comme Vian, comme Prévert
Qui un jour t'ont sortie
Des ghettos de la nuit
Et puis être poète
C'est le rire d'un gamin
C'est le rose du jardin
Quelques verres de vin
La chaleur des copains
C'est le geste de la main
C'est t'aimer comme un chien
Ce n'est pas d'une maison
Une maison de poésie
Dont le peuple a besoin
Dans le coeur de Paris
Car les gens de la rue
Aiment aussi les Poètes
Qui viendraient avec eux
Avec eux faire la fête
Si tu crèves d'ennui
Quand on parle ,,Poésie"
Il faut prendre cette dame
Comme on cueille une fleur
Et lui dire simplement
Doucement, tendrement
,,Muse, je t'aime''
,,Muse, allez ... VIENS ! ''

Saoûlographie

Saoûle-moi, joli vin
En ces vignes divines
Où mûrit le raisin
Qui remplit les chopines

Dans l'ivresse coquine
Les amours, les chagrins
Font de toi le doctrine
Des plus fins libertins

Les soucis noient leurs peines
En tes coeurs de vignobles
Pauvreté souveraine
Dont se pare l'ignoble

Saoûle-moi dans le soir
Qu'en ton corps je sois noir
Chimérique aventure
Dont tu es la voilure

Saoûle-moi d'évasion
Que m'importe le rêve
En ces îles de grèves
Ou se perd le raison

Saoûle-moi de désir
De caresses précises
Dans ce lit du plaisir
Quand mon corps se dégrise

Saoûle-moi joli vin
Que m'importe demain
Si tu es l'assassin
De mon piètre destin

L'alcoolisme

J'aime tant le vin de tes lèvres
Rouge carmin au lit de ma fièvre
Que ton absinthe est pour moi douce ivresse
Dans la chaleur de tes folles caresses

J'aime tant le verre à la main
Trinquer encore à l'amour sur tes reins
En m'abreuvant de ta chair qui s'épanche
En mon désir qui s'éprend de tes hanches

J'aime tant l'alcool qui enflamme
Et mon coeur et mon âme
Surexcitant mon immense fringale
Dans le doux chant du plaisir saturnal

J'aime tant me saoûler sur tes lèvres
Sur ton corps oh ! mon coeur que j'en crève
Si l'on peut me prouver que je n'ai
qu'un mensonge en ces vers accouchés

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