J’entendais, il y a quelques jours sur
France Inter, un professeur, économiste certainement très brillant, dire que
la moitié des revenus réalisés par létat étaient absorbés
par les personnes âgées..
Quelques soirs plus avant, à lheure du « zapping », je suis tombé sur
une émission dont le thème, en gros si jai bien compris, opposait les jeunes et
les vieux. Un jeune cadre y démontrait que pour quil puisse vivre, lui, il fallait
bien que les vieux dégagent et une écrivaine en bouton renchérissait en stigmatisant un
monde de croulants (jen suis).
Ils ont tous raison. Vive les jeunes, à bas les vieux.
Je leur propose de faire disparaître, dans un premier temps, les plus de soixante
ans : Ça fera déjà de la place !
Les plus de cinquante ans vont alors devenir des vieux : à la trappe les
cinquantenaires : toujours ça déconomisé !
Puis au tour de ceux de quarante ans, les florissants quarantenaires balayés : on
commencera à respirer !
Le jeune cadre et lécrivaine (le prof duniversité, je ne sais pas, il est
peut-être déjà mort ?) forts de leur trente, trentecinquaine, jouirent enfin
dune situation exceptionnelle.
Cest alors quils croisèrent un jeune dau moins vingt ans qui les
regarda dun air si avide et si dur quils se sentirent dun seul coup
vieillir de trente ans et plus !
Cette histoire me rappelle un petit texte illustré par mon frère que javais écrit
lorsque jétais jeune.
Il y eut deux familles dans le village qui ne se parlèrent jamais, mais qui se livrèrent
une terrible guerre de tableaux de chasse.
Ils tirèrent sur les lièvres, il
ny eut plus de lièvres.
Ils tirèrent sur les perdrix, il ny eut plus de perdrix.
Ils tirèrent sur les pigeons qui ne passent plus.
Ils tirèrent sur les canards qui ne
passent plus.
Ils tirèrent sur les lapins qui ne batifolent plus.
Ils tirèrent sur les corbeaux, ils
tirèrent sur les moineaux.
Un matin lun deux tira sur un
arbre... |